Encore un rescapé, d'environ 35 cm de hauteur.Je crois que c' est du hêtre.
Je voulais au départ faire une forme toute lisse et proprette, à partir d' un gabarit que j' avais confectionné ( dessin au crayon découpé et reporté sur le bois, à la manière d' un patron en couture).
Sur l' un des cotés de ce morceau, il y avait au niveau du sein la trace de la tronçonneuse et un défaut dans le bois ; défaut aussi là où se situerai le sexe. De plus le bois avait subi l'attaque d'insectes xylophages...mais je décidais de poursuivre...et toutes ces imperfections donnaient une nouvelle orientation à mon ouvrage, et le titre de la sculpture : '' blessures de femme" :
*la trace de la tronçonneuse, ou les violences physiques dont sont victimes de trop nombreuses femmes.
*le défaut au niveau du sexe, comme la cicatrice du sexe mutilé des petites filles excisées ou infibulées de nombreux pays dans le monde. *la trace du passage des insectes xylophages comme la représentation d' une violence bien plus insidieuse, car peu visible, et qui détruit l' autre de l' intérieur en le vidant de sa substance.
Le résultat me convient, et vous qu'en pensez vous ?
J' habite dans une commune du finistère, qui gère une salle d'exposition. L'an dernier était organisé un "salon du nu"....sur le coup je me suis dit que je n' avais pas de nu à exposer, mais par la suite j'ai pensé à "blessures de femme", et c'était vraiment l' occasion de lui faire prendre l' air : parmi ces tableaux et sculptures du corps de la femme,( hormis 3 ou 4 nus masculins ) un corps rêvé, idéalisé, parfait, il me semblait qu' un petit rappel au réel ne serait pas déplacé.J' y ai donc amené "blessures de femme" avec un petit mot que voici : "Pour elles, humiliées, asservies, mutilées,violées, assassinées, et dont le corps nu ne s'expose habituellement pas dans les salons".