ce matin...
ce matin...
Il est des moments où le chemin
peut paraître d'une banalité déconcertante,
et d'autres, où il semble disparaître...
pourtant, il nous faut bien continuer d'avancer.
mouvement de reflux du langage.
C'est peut-être la saison qui veut cela.
Quand les mots deviennent suspects,
je me réfugie dans les images.
S'en tenir au banal, au plus simple, à la couleur.
Pourtant les mots ne sont que des outils.
C'est ce dont on les emplit
qui leur donne valeur et saveur.
Fraîcheur matinale,
promesse d'une belle journée pas trop arrosée,
c'est un bon jour pour filer vers les Monts d'Arrée.
Nous sillonnons les routes de l'Arrée,
mais en regardant vers l'horizon,
je peux aisément m'imaginer dans un tout autre endroit:
d'un commun accord, brume et marée montante se sont alliées,
la lumière d'un phare lance quelques éclats,
bouée de sauvetage pour marins en perdition...
"Non, mais ça ne va pas ?!"
Scarabée me ramène brusquement à la réalité,
c'est un des feux près de la centrale !!!
y'a bien le droit de rêver, non ?
arrêt photos, bottes obligatoires...
j'aurais même dû mettre les cuissardes d'un pêcheur,
car hautes herbes et fougères m'ont vite trempée...
avant même d'avoir atteint la sentinelle d'ardoises
Les infatigables fileuses ont tendu leurs filets,
toile de soie lestée de rosée.
Reprendre la voiture
et rejoindre les chemins de pluie du Yeun Elez.
arbres noirs,
soleil voilé
ne pas s'écarter du sentier,
et atteindre enfin la passerelle...
l'autre côté du miroir.
là où les panneaux indicateurs
semblent ne plus remplir leur fonction...
mais il s'agit seulement d'une autre mode de lecture.
Réalité ?
Reflet ?
Reflet d'une certaine réalité...
Mais bientôt, la brume capricieuse s'échappe,
emportant avec elle la magie de l'instant.
Il est temps cette fois d'aller se restaurer...
Avant dernier jour de l'été.
Je suis passée chez Annie pour de la paperasserie,
et c'est un festival de couleurs qui m'a accueillie.
Tout en légèreté, et douceur,
les papillons multicolores
se gorgeaient du nectar des dernières fleurs...
Sur la vague rose
délicatement
sa Majesté se pose.
Allez, je vous souhaite à tous d'aussi belles couleurs
pour votre journée,
votre semaine,
votre vie !
je ne fais que passer...
fait de jolis brins !
Rouge comme la passion,
le sang qui bat dans nos artères,
la violence,
la vie.
Le vent et la pluie ont froissé sa jupette de crêpe.
Le coquelicot de la chapelle St Antoine
a un petit coeur noir qui lui rappelle
que la vie n'est pas éternelle...
et la proximité de ce noir n'en donne que plus d'éclat au rouge.
Le coquelicot n'écrit pas de livre,
il n'en a pas besoin...il est à lui seul un livre,
sur la vie et sa beauté,
son éclat, sa fragilité,
sa violence, sa brièveté.
La nature est un temple où de vivants piliers
Laissent parfois sortir de confuses paroles;
L'homme y passe à travers des forêts de symboles
Qui l'observent avec des regards familiers.
( Charles Baudelaire."Les fleurs du mal ")